Whiskies japonais et produits oxymores
Parmi les flacons qui ont attiré mon attention dans les linéaires de spiritueux ces derniers mois, les bouteilles de whisky japonais Nikka : design simple et épuré, identification et reconnaissance faciles, et curiosité de goûter un whisky japonais moins connu que le Suntory immortalisé au Japon par le sumotori Konishiki il y a une dizaine d’année, et plus récemment en Occident par Bob -Bill Murray- dans le film Lost in Translation – « more intensity ».
Curiosité renforcée et intérêt confirmé lorsque je lis que la distillerie Yoichi, sur l’île d’Hokkaido, à l’origine du whisky Nikka, est pionnière en matière de production de whisky au Japon – aujourd’hui le quatrième pays producteur au monde. Une approche disruptive qui s’inspire du meilleur des techniques écossaises en matière d’élaboration tout en introduisant certaines innovations -j’aime l’analyse de la Maison du Whisky lorsqu’elle écrit : « oscillant entre tradition et modernité, l’industrie [nippone] du whisky est le reflet de la société japonaise » – lire l’article ici.
De manière générale et dans l’univers des spiritueux en particulier, je suis toujours curieuse de découvrir ces produits allogènes voire « oxymores », élaborés là où on ne les attend pas forcément : whisky japonais, vodka californienne ou encore whisky champenois. Certes, il ne suffit pas d’élaborer un produit dans une région du monde où, a priori, on en attendrait un autre pour que ce produit soit de qualité et remporte un franc succès, mais l’idée créative associée à un produit réussi et à un marketing bien construit peuvent générer une différenciation impactante. Parmi les best practices en la matière, on peut citer le succès de la vodka Grey Goose, élaborée au pays du cognac…