Vin et e-commerce : quelle place pour le low-cost ?

VinmalinsowineCes dernières semaines, nous avons vu fleurir sur les bus et dans le métro parisien une campagne d’affichage aux couleurs d’un nouveau cybermarchand français : Vin Malin. La jeune société se jette donc, comme sa consoeur Easywine4U (lancée en février), sur le modèle économique « vin petits prix sur Internet ».
Comme l’explique bien l’article paru dans le JDN, les deux sites Easywine4U (approche producteur-distributeur => vente sans intermédiaires) et Vin Malin (approche volume/coût de structure) visent donc à remettre en question l’idée que seul un positionnement moyen et haut de gamme est économiquement viable dans le secteur (1855, Chateauonline, iDealWine, Lavinia, Rouge-Blanc, Savour Club, Wine and Co).
A noter que les pure-players historiques rencontrent structurellement certaines difficultés à faire la preuve d’un modèle économique rentable en mode online uniquement sans conjuguer une dimension offline (Cf. ChateauOnline et Repaire de Bacchus – lire article ici ). Seul 1855 semble tenir la barre avec une volonté affichée de bâtir « l’Hermès » du vin, ce qui semble du reste un peu contradictoire avec un portfolio de 15.000 références… A lire, par ailleurs, leur document d’introduction sur le marché Alternext d’Euronext explicitant leur business model.
Sur le positionnement low-cost (bouteilles à moins de 5 euros), les deux nouveaux entrants se retrouvent donc, sur une consommation ‘vin de soif’ / vin de table, en concurrence frontale avec les grandes surfaces dans le offline, voire avec leurs sites marchands dans le online, notamment Houra (Cora) qui propose un catalogue de 1000 références mais également les rayons vin de Auchandirect, Telemarket ou de ooshop (Carrefour).
Ils se placent également en concurrence avec les vins d’entrée de gamme comme Petites Récoltes ou Grains de Cépage (mention spéciale au design des étiquettes) d’un Nicolas ou les marques distributeurs comme ‘une note de’ d’un Monoprix.
Ce que je trouve assez frappant avec ces deux sites, c’est la qualité contestable de l’esthétique développée, tant sur l’ergonomie que sur le design général du site, que je trouve vraiment moins-disante et peu innovante.
A noter, des initiatives ‘Club’ dans le domaine du vin sur Internet privilégiant l’approche conseil : Le Vin Le Club, le Club des Gourmets (LaSer / groupe Lafayette) le Club Vintegraal ou le Ze Addicted Club.
Finalement, sur un marché avec pléthore d’offres et complexité naturelle dans la lisibilité des étiquettes, plus que l’incidence prix (vs profil des internautes), l’enjeu sur internet n’est-il pas plutôt dans l’accessibilité et l’accès décomplexé au bon vin, goûté et approuvé (le web 2.0 du vin en quelque sorte) ?