Le tryvertising appliqué au monde du vin ?
Une initiative dans l’univers des cosmétiques que je trouve très intéressante et que je verrais volontiers appliquée au monde du vin : le site latestinbeauty propose aux consommatrices, avec l’appui des marques, de tester des produits de beauté en échange de leurs commentaires détaillés.
Partant du constat qu’il est difficile de vendre des produits
cosmétiques online -sans donner la possibilité aux acheteuses de les
toucher, de les sentir, de les essayer-, les deux fondateurs du site ont pris l’option du tryvertising : ils envoient (moyennant 1£ de frais de port, uniquement en Grande-Bretagne pour l’instant) les produits ciblés au panel représentatif (inscrit en ligne en remplissant un questionnaire très détaillé) et publient ensuite les commentaires online. Un bon moyen pour les marques participantes de connaître la réaction quasi instantanée des consommatrices vis-à-vis de leurs produits -elles récupèrent les données de l’échantillon-, et un bon moyen pour les acheteuses potentielles de choisir leurs produits en fonction du crédit « testé par les consommateurs » apporté par le panel.
Ce principe me fait penser à la boutique Sample Lab à Tokyo : dans un pays très friand d’innovation, où les consommateurs sont toujours enthousiastes à l’idée d’essayer de nouveaux produits, cet espace situé dans le quartier branché de Harajuku propose à ses membres de tester toutes sortes de nouveautés. Moyennant un droit d’entrée d’environ 2 euros et une cotisation annuelle de 8 euros et utilisant la technologie du QR Code, très répandue au Japon -un
code barre apposé sur le produit qui, une fois scanné par le téléphone
portable du trysumer, lui fournit toute les informations utiles-, les marques récupèrent ensuite les commentaires des consommateurs-testeurs.
Appliqués au monde du vin, des concepts similaires commencent à voir le jour et vont sans aucun doute faire des émules. En boutique, on retrouve le principe de la dégustation test sensée provoqué l’achat avec les appareils de dégustation en libre service du type Enomatic comme chez Lavinia -lire les notes à ce sujet ici et ici-. mais sans l’effet du retour sur expérience.
Dans la sphère du web 2.0, la majorité des sites communautaires dédiés au vin -type Vinorati, Vinogusto ou WineLog-, en sont encore à la phase 1 du label « testé et approuvé par les consommateurs » : ils donnent la possibilité aux personnes inscrites sur la plateforme de publier leurs commentaires sur les vins qu’ils testent, faisant ainsi bénéficier les internautes du retour sur expérience, mais sans la dimension « envoi d’échantillons » ni « panel représentatif qualifié ».
Autre exemple d’approche intéressante, utilisant la thématique du « people power » : celle de la marque French Addiction qui sélectionne et distribue des vins sélectionnés par son équipe d’experts mais soumis à l’approbation des membres de son panel de consommateurs via Ze Addicted Club.
Certains vont plus loin en proposant des envois d’échantillons : c’est le cas de WineQ, de Josh Hermsmeyer sur Pinotblogger (lire ma note à son sujet ici) ou de Project Vino, mais leurs tests se font à petite échelle, et/ou sans que le panel soit réellement qualifié et/ou sans faire bénéficier aux marques et producteurs des résultat des tests consommateurs.
J’aurai l’occasion de revenir sur les stratégies à venir du Vin 2.0. En attendant, si les tendances en la matière vous intéressent, je vous invite à lire les excellents papiers de Business Week sur le sujet : « Websites for Wine Lovers » et « Building a Facebook for Wine » ici.