Tendances de consommation : le NO et le LOW Alcohol

En ce mois de janvier, après des fêtes souvent bien arrosées, il n’est pas rare de voir les Français remettre en question leur consommation d’alcool. Pour certains, janvier siginifie « Dry January », le janvier sobre, le mois où l’on se lance le défi de ne pas consommer d’alcool et de repenser son rapport à la consommation d’alcool.

Entre alors en scène la nouvelle tendance du No and Low Alcohol qui ouvre le champ des possibles en termes de modes de consommation et plus particulièrement de consommation de cocktails sans ou avec peu d’alcool. Le « Low Alcohol » est la consommation d’alcool avec une teneur inférieure en alcool. Le « No Alcohol » est la consommation de produits qui font partie de la « catégorie des alcools » au sens de la consommation et des modes de consommation mais, dans lesquels il n’y a pas d’alcool. Que reflète cette nouvelle tendance du No & Low Alcohol ?

Depuis quelques années, apparaissent sur le marché des produits marketés qui sont bons, bien élaborés et qui permettent l’élaboration de cocktails, donc qui entrent dans la famille des spiritueux, mais sans alcool. Cette tendance s’observe également dans le monde du vin.

En France ou dans d’autres pays, ces boissons séduisent un public de plus en plus large, c’est une tendance de fond qui est devenue incontournable. Les consommateurs de ces produits sont soucieux d’adopter un mode de vie plus sain, faisant écho à la mode du « healthy ». Cette tendance est portée par des influenceurs et des Instagrameurs, qui promeuvent leur non-consommation d’alcool sur leurs réseaux sociaux. Elle s’adresse à une catégorie de la population qui souhaite se faire plaisir sans excès, en respectant un mode de vie sain, et sans se priver de moments de sociabilité où l’alcool est souvent invité. Cette nouvelle catégorie de boissons a donc trouvé sa place dans les supermarchés aux côtés des spiritueux classiques : les spiritueux sans alcool.

JNPR

La marque Seedlip a été l’une des premières à faire le pas. Cette marque de gin a été lancée sur le constat qu’il n’existait pas vraiment de bons produits sans alcool. La suite de l’histoire s’est faite avec Diageo qui a pris une part majoritaire de la marque. À partir du moment où un grand groupe s’intéresse à un produit, on peut penser que cela correspond à une nouvelle tendance de fond qui s’installera sur le long terme. Autre exemple : le groupe Pernod Ricard avec le produit Ceder’s, qui remporte un grand succès au Royaume-Uni et arrive bientôt en France. Et fraîchement arrivée sur le marché, on peut citer la marque JNPR… qui a perdu ses voyelles comme elle a perdu son alcool. C’est une boisson naturelle de genévrier lancée par une jeune femme qui, lors de sa grossesse, a constaté qu’il n’existait pas de produit sans alcool qui lui donnait envie quand elle sortait avec ses amis. Elle a donc lancé ce nouveau produit très prometteur.

La tendance du NO ou LOW alcohol est appelée à durer, à plusieurs titres. D’une part, les jeunes consommateurs sont de plus en plus sensibles à la tendance de fond consistant à se faire plaisir, à consommer moins mais mieux. D’autre part, la tendance est à une approche de consommation plus raisonnée : on veut profiter mais tout en étant conscient de l’importance de faire attention à soi. Le bien-être ne passe plus par l’excès mais par l’écoute de son corps.

Si la tendance du NO et du LOW alcohol est réelle, on peut cependant penser qu’elle ne supplantera pas complètement la catégorie des alcools : elle est une alternative nouvelle, qui crée aussi de nouvelles parts de marché. Un peu comme le vegan ou le sans gluten qui sont des tendances de fond mais n’ont pas supplanté le reste de la consommation alimentaire. Pour autant, les ventes de spiritueux sans alcool ou avec peu d’alcool devraient largement bondir dans les prochaines années en France, et encore plus sur certains marchés comme le marché britannique. Avec l’avantage qu’au-delà de répondre à une tendance de fond, cette nouvelle catégorie échappe aux lourdes taxes qui pèsent normalement sur les spiritueux. Un avantage intéressant à la fois pour les consommateurs et pour les producteurs.

Article tiré du podcast SOWINE Talks « La tendance du Low & No alcohol » par Marie Mascré