Cas marketing : les réseaux sociaux du vin

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Face au succès rencontré par Facebook et MySpace, les réseaux sociaux se multiplient et se spécialisent, adressant des problématiques plus ciblées.
Bien sûr, les amateurs de vin ne sont pas en reste. Nous avons listé dans notre blogroll Wine 2.0 (ici à droite) près d’une vingtaine de sites qui se réclament de cette mouvance ‘réseaux sociaux du vin’ et qui se proposent de les mettre en relation pour constituer des communautés et tribus de vins.
BusinessWeek titrait il y a déjà quelques temps sur : Building a Facebook for Wine, avec un dossier assez complet sur ces déjà nombreuses initiatives, tachant d’identifier l’ADN du vainqueur.
Pourquoi cet engouement autour du vin ? Parce que le sujet s’y prête à merveille et que la tendance du ‘transfert de pouvoir vers le consommateur’ (lire aussi ici et ici) permet, sur ce sujet spécifique, à des amateurs et amoureux du vin d’échanger entre eux sur cette passion en fournissant des éclairages, des avis, des notes de dégustation et des outils d’aide à la décision que les blogs vins seuls ne permettent pas d’étancher.
C’est donc un nouveau souffle pour des consommateurs jusque-là condamnés à la recherche de référents (Parker et cie) et qui trouvent ici un appui naturel auprès de gens ‘comme eux’ pour étayer leur choix, apprendre, déguster et progresser dans leur connaissance du vin et des vins.
Si les fonctionnalités sont très diversifiées (commentaires de dégustation, comparateur de prix, blogs, gestion de cave, etc), rares sont les plateformes sites-réseaux qui semblent être en mesure d’offrir aux internautes une solution complète.
S’ajoute à cette difficulté celle du modèle économique : les réseaux peuvent-ils offrir des services intéressants, même en demeurant gratuits et ne risquent-ils de perdre en crédibilité et en objectivité s’ils acceptent de laisser entrer et interagir les producteurs sur leurs réseaux ?
Certains, comme vinobilia.com, se rapprochent de cet idéal, en proposant une approche ‘wine as a lifestyle’ avec des rubriques pédagogiques, une section magazine et un agenda.
Cependant, aussi complet puisse-t-il paraître, un réseau social ne peut être efficace et utile que s’il atteint une certaine taille critique de quelques milliers d’utilisateurs actifs, ce qui ne semble pas être le cas de la majorité d’entre eux.
Par ailleurs, plusieurs experts s’entendent sur le fait que les réseaux sociaux, dans leur dimension purement sociale de liens interpersonnels, ne devraient pas non plus dépasser une certaine taille critique maximale au-dessus de laquelle les relations créées commencent à perdre de leur pertinence.
Il faut également tenir compte du fait que la multiplication ‘excessive’ des réseaux sociaux ne facilite en rien l’accession à cette fameuse taille critique, les utilisateurs étant généralement réticents à multiplier les abonnements et ne souhaitant participer que sur les réseaux déjà bien établis.
Relevons enfin une certaine pauvreté dans les identités visuelles proposées, avec des principes de navigation et des choix d’ergonomie qui ne sont pas toujours optimisés.
Le réseau qui arrivera à combiner toutes ces caractéristiques (bonnes fonctionnalités, accompagnement sur mesure de l’internaute, taille critique idéale) saura peut-être s’imposer comme le véritable Facebook du vin…
Dans la recherche à la taille critique, gageons que le succès viendra certainement d’un phénomène de fusion au sein des principaux acteurs, assorti d’une dynamique marketing de création de trafic.