Le Fil d'Or de Patricia Urquiola pour Ruinart : valorisation du produit, légitimité historique et réussite esthétique

SOWINE_Ruinart_FildOr2 Après le coffret Extraits vol. 1 de la Maison Ruinart, dont j’avais parlé ici, la Maison rémoise, fondée en 1729, présentait cette semaine aux Serres d’Auteuil son Fil d’Or, superbe réalisation de Patricia Urquiola. C’est pour sa « Collection Prestige » édition 2010 que Ruinart a demandé à la designer de créer ce bouchon doré, inspiré du muselet dans sa forme historique. Le Fil d’Or se déroule sur le col entier du flacon, et transforme chaque bouteille de Ruinart Blanc de Blancs en objet d’art.
Encore une fois, je trouve la création extrêmement réussie. Tout y est : beauté de l’objet, mise en valeur du flacon, lien direct avec le produit, dimension historique et patrimoniale. S’il est un objet emblématique du champagne, c’est bien le muselet : tout en garantissant l’effervescence du vin, cette armature de fils métalliques savamment travaillée et accompagnée d’une plaque -celle qui fait le bonheur des placomusophiles- maintient le bouchon dans le flacon et permet de déboucher le flacon en toute sécurité.
Patricia Urquiola s’est donc inspirée du muselet dont elle a repris puis amplifié le mouvement, créant un véritable objet contemporain et poétique à la fois : une cage précieuse qui souligne les lignes du flacon, tandis que sa couleur, l’or, reprend celle de la coiffe et sublime la luminosité du Chardonnay : puissance et délicatesse, complexité et authenticité.
Personnellement, j’apprécie un vin ou un champagne pour ses qualités organoleptiques, certes, mais mon expérience de la dégustation est d’autant plus réussie qu’elle stimule plusieurs de mes sens, et cela commence au moment où je vois le flacon et où je le saisis. Ici, je ne peux qu’être satisfaite : j’admire le produit et son écrin en faisant appel à ma vue et au toucher avant de le déguster en sollicitant mes autres sens.
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