La vodka : un produit oxymore par excellence ?

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Alors que les russes et les polonais se disputent l’origine historique de la vodka, axant très souvent leur communication sur cette authenticité et légitimité -lire ici-, des vodkas d’origines les plus variées voient de plus en plus souvent le jour sur un marché déjà bien encombré mais toujours en croissance.
J’avais déjà écrit à ce sujet ici, présentant une liste non exhaustive de vodkas aux goûts et concepts originaux, depuis la française Grey Goose, précurseur sur le terrain des spiritueux « oxymores » -ces produits dont l’origine est a priori éloignée voire opposée à celle qu’on pourrait attendre-, jusqu’aux arômes de litchi de KAI VODKA, élaborée au Vietnam, ou encore WOKKA SAKI, un mélange de vodka anglaise et de saké importé du Japon.
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Les producteur n’hésitent donc plus à revendiquer une origine très éloignée de la source historique : France avec GREY GOOSECÎROC ou IDÔL, Etats-Unis avec 44°NORTH ou encore HANGAR ONE, Islande avec REIKA, Canada avec PEARL, Ecosse (où l’on attendrait plus volontiers du whisky) avec VALT (« Single Malt Scottish Vodka »), Pays-Bas avec KETEL ONE, Suisse avec XELLENT, Australie avec BOOMERANG VODKA -lire ici– et bien sûr Suède avec ABSOLUT et Finlande avec FINLANDIA.
L’origine géographique « oxymore » du produit n’est cependant plus le seul argument sur lequel s’appuie la communication de ces produits : il s’agit aussi, de plus en plus souvent, de mettre en valeur les ingrédients originaux entrant dans la composition de telle ou telle vodka. Loin du seigle, du blé, de la betterave ou encore de la pomme de terre ou du maïs, ingrédients traditionnels du produit, les français ont été les premiers à produire des vodkas à base de grains de raisin, trouvant là toute légitimité pour communiquer sur leur savoir-faire en la matière.
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La porte ouverte à l’élaboration de vodkas à base d’autres ingrédients, encore plus inattendus, comme  le prouve le lancement de QINO ONE, une vodka élaborée à base de graines de quinoa, une céréale traditionnellement cultivée en Amérique du Sud -ici en Bolivie. Une idée originale, même si l’approche « me too » vis-à-vis de Grey Goose -Qino One a été créée par des français et est élaborée, comme sa consœur, dans la région de Cognac- peut gêner : suffit-il de reprendre une recette marketing éprouvée pour engendrer un succès commercial équivalent ? L’existence de Qino One a cependant le mérite de suciter la curiosité, à la fois sur le produit en tant que tel, et sur la question de savoir quelles autres vodkas oxymore seront amenées à voir le jour prochainement… Des idées, des suggestions ?