L’intelligence collective

Depuis quelques années, un savoir lié au travail d’équipe émerge de plus en plus, on l’appelle : l’intelligence collective. Comment s’explique-t-elle ? Qui sont les acteurs ? Et comment la penser à l’heure du bouleversement technologique ?

L’intelligence collective est une philosophie de travail. Elle est liée à l’idée que faire travailler plusieurs personnes ensemble permet d’aboutir à un résultat plus riche et plus intéressant qu’un travail individuel.
Le concept d’intelligence collective correspond à toutes les techniques d’animation et de facilitation, qui permettent de créer des conditions optimales pour travailler en groupe. Cette technique s’appuie sur plusieurs principes de base :

  • Le premier principe, sûrement le plus fondamental, est que toutes les paroles se valent ! Il n’y a plus de hiérarchie, mais seulement différentes personnes qui voient le problème, chacune à leur façon
  • Le deuxième principe est lié au fait que toute la richesse vient de la diversité des profils. On vient chercher des expériences dans toutes les composantes et à tous les échelons de l’organisation, y compris à l’extérieur, afin d’éclairer la problématique sous toutes ses facettes
  • Le troisième principe consiste à accepter de ne pas connaître d’avance ce qui résultera d’un atelier en intelligence collective. Les organisateurs et les dirigeants doivent accepter d’avoir peut-être des surprises
  • Le quatrième principe considère que celui qui est au plus près du problème connaît mieux ce problème

L’intelligence collective est particulièrement utile dans le monde du vin. C’est un secteur qui regroupe un grand nombre d’organisations collectives : les syndicats, les interprofessions, les organismes de défense et de gestion, les coopératives, les groupements de producteurs… Au sein de ces structures, les relations sont par définition a-hiérarchiques, car techniquement, personne n’est le supérieur d’un autre. La façon dont le dialogue s’est construit dans ces organisations est assez normée. Il y a des instances, des commissions, des groupes de travail, des assemblées générales, des points de passage plus ou moins réglementaires. L’intelligence collective permet de réunir ces organisations et que chacun s’écoute pour travailler ensemble.
Par exemple, pour une région de production telle que le Muscadet, le syndicat invite tous ses vignerons et tous ses producteurs à participer à une grande journée de réflexion collective sur la base du volontariat. On réunit généralement entre 50 et 100 personnes dans une grande salle et on leur soumet un certain nombre de questions et d’ateliers pour réfléchir à des problématiques. Cela peut aboutir à la validation d’une stratégie de communication, à la définition d’un plan d’action. L’intelligence collective permet de faire ce que l’on souhaite, le principal étant la question à laquelle on veut répondre.

Chez SOWINE, les retours de nos ateliers d’intelligence collective sont systématiquement les mêmes : les ateliers en intelligence collective sont l’occasion pour les participants de s’exprimer et d’échanger. Les gens ne voient plus la problématique à travers leur propre prisme, ils font preuve d’empathie et comprennent que leur situation n’est pas unique. Les échanges enrichissent leur vision du problème : la position des intervenants évolue, ils se mettent à l’écoute des autres et ils restent un peu moins figés sur leur propre position.
Faire vivre dans le temps cette amorce de conciliation est l’une des difficultés de l’intelligence collectives. Les organisations doivent recréer des temps d’échange. Lorsqu’on donne rendez-vous un ou deux mois après une première journée d’intelligence collective pour les étapes suivantes, on constate chez SOWINE que les participants reviennent car ils se sentent impliqués.

Avec l’épidémie de Covid, le mode de travail a été bouleversé. On s’est interrogé sur la possibilité de travailler en intelligence collective à distance, via le digital, et avons mené quelques expériences à distance en visioconférence. Ces ateliers ont été une réussite ! Par exemple, nous avons travaillé avec un groupe d’une trentaine de personnes, sous-divisé en groupes de travail. Habituellement, les ateliers d’intelligence collective se déroulent sur une journée. Ce temps permet aux participants de se mettre dans une vraie dynamique. Avec la distance créée par la visioconférence, on perd cet aspect. La solution ? Raccourcir la durée des ateliers, et travailler sur des éléments très concrets.

Pour faire de l’intelligence collective, il faut avoir confiance dans le collectif. Il ne faut pas avoir peur que les gens proposent des idées impossibles et de n’arriver à aucun résultat. Parfois, à la fin d’une séance, les choses ont peu évolué mais ce n’est pas grave. Ce cas peut arriver lorsque le groupe n’est pas dans une dynamique de changement : un indicateur important à prendre en compte.
La réussite d’un atelier d’intelligence collective repose essentiellement dans la préparation de son déroulé et de son animation. Chez SOWINE, nous faisons attention à passer beaucoup de temps avec nos clients en amont pour imaginer les ateliers. Il faut également laisser aller les choses là où elles doivent aller, sans chercher à contrôler le contenu, et surtout ne pas prendre de décision avant de demander l’avis à l’ensemble des participants.

Ce sont bien les interactions qui créent l’intelligence collective ! Des interactions où l’on partage l’information de manière organisée et où l’on respecte les facultés individuelles de chacun. Il s’agit surtout de ne jamais mépriser une connaissance. Tout peut aider à décloisonner et réfléchir différemment pour se réinventer sans cesse, innover toujours !

Article tiré du podcast SOWINE Talks « L’intelligence collective » par Arnaud Daphy