En cette semaine de déconfinement progressif et à quelques jours de la réouverture des bars et restaurants, analysons la consommation des Français durant les périodes de confinement. Ont-ils augmenté leur consommation de vin et de spiritueux ? Enfermés chez eux, sans bars ni restaurants, ont-ils réellement bu davantage ?

La majorité des Français n’a pas augmenté sa consommation de boissons alcoolisées

76% des répondants au Baromètre SOWINE/DYNATA 2021 déclarent ne pas avoir augmenté leur consommation de boissons alcoolisées depuis le confinement. Si l’on s’intéresse de plus près aux différentes catégories, 76% des consommateurs de vin précisent qu’ils n’ont pas augmenté leur consommation, idem pour les consommateurs de bière à 78%, et ces chiffres sont encore pour importants pour les consommateurs de cocktails et de champagne (à 86%) ou de spiritueux purs et de vins effervescents (à 87%).

Une évolution des lieux d’achat

La grande distribution arrive en tête du podium avec une augmentation de 19% des déclarations d’achat depuis l’année dernière. Arrivent ensuite les sites de vente en ligne (+18%) puis les cavistes (+7%). Les Français se sont naturellement orientés vers les lieux de vente disponibles pour acheter du vin dans le contexte particulier des confinements successifs.

La part d’acheteurs en ligne passe de 31% en 2019 à 46% en 2020

Selon le Baromètre SOWINE/Dynata 2021, 71,5% des acheteurs de vin en ligne en ont commandé pendant la période de confinement. Parmi eux, 30% ont commandé sur Internet pour découvrir de nouvelles références, 23% souhaitaient s’approvisionner pour leur consommation courante, tandis que 17% des Français déclarent l’avoir fait pour soutenir les producteurs.

S’informer sur le vin en période de confinement

La crise sanitaire a fait évoluer la manière dont les Français s’informent sur le vin. Selon le Baromètre SOWINE/Dynata 2021, 38% des Français déclarent s’être informés sur Internet (+17 points par rapport à 2019) et 37% grâce aux réseaux sociaux (+27 points). D’autres médias éveillent également leur curiosité : les guides spécialisés ont intéressé 32% des Français (+15 points par rapport à 2019) et 29% des Français se sont tournés vers les magazines et la presse en ligne (+14 points).

Les Français ont continué à se faire plaisir pendant le confinement

Les Français n’ont pas consommé plus pendant le confinement, mais différemment. Si la consommation de champagne a diminué, l’heure étant sans doute moins à la fête, une étude menée par Vin et Société sur le sujet de la consommation d’alcool pendant le confinement précise que 62% des Français considèrent qu’il était important de continuer à se faire plaisir en cette période, avec deux occasions privilégiées pour consommer de l’alcool en confinement : pour 54% des sondés, le moment de l’apéritif et, pour 48%, à table, pour accompagner un bon repas. Dans le contexte particulier du confinement, le vin et les spiritueux ont été des produits privilégiés par les Français de se faire plaisir, aussi bien à l’apéritif que lors d’un repas.

Produits repères, produits locaux et produits nostalgiques : le trio des produits consommés pendant le confinement

Les professionnels, les cavistes ou les directeurs d’enseignes attestent d’un constant fait en 2021 : la volonté des Français de se faire plaisir pendant le confinement, en privilégiant trois types de produits : des marques repères, réassurantes, des produits locaux et des produits qui rappellent la région d’origine du consommateur, ou celle où il a ses habitudes.

• Les Français ont largement privilégié les marques connues, qui les rassurent, avec lesquelles ils savent qu’ils ne vont pas se tromper. Peut-être ont-ils redécouvert ces marques au fond de leurs placards, ce qui les a incités à en racheter. Cette notion de marque repère est sans doute à mettre en parallèle avec un vrai besoin de se rassurer. Quand le contexte impose de revenir à l’essentiel, le consommateur n’a pas envie de prendre le risque d’être déçus avec un nouveau produit.
• Les Français ont aussi consommé des produits locaux, pas simplicité d’approvisionnement d’abord : on achète la liqueur proposée près de chez soi parce que c’est pratique, c’est simple et cela fait sens dans un contexte de confinement. Mais par soutien envers les producteurs aussi : le contexte de crise sanitaire et ses conséquences économiques ont engendré une conscience des consommateurs de l’importance de consommer et d’acheter « made in local ».
• Enfin, les Français ont aussi largement privilégié les produits issus de leur région d’origine ou de celle où ils ont leurs habitudes. On peut voir ici une marque de nostalgie : on est loin de chez soi, on ne voit pas autant qu’on le voudrait ceux qu’on aime, donc on choisit des produits qui nous rappellent notre région d’origine par envie de retrouver le goût des périodes heureuses. La France est un pays où chaque région produit son vin, sa liqueur, son spiritueux local, il est donc facile de se retrouver individuellement dans une production locale et régionale qui parle à chacun d’entre nous. L’impossibilité de voyager a aussi donné envie aux Français de consommer des produits qu’ils consomment habituellement sur leur lieu de vacances par exemple : aller acheter une liqueur corse ou un rosé de Provence, c’est aussi une manière de voyager, même quand on est bloqué chez soi pour cause de confinement.

Article tiré du podcast SOWINE Talks « Confinement et consommation d’alcool » par Marie Mascré.