A quand une campagne de communication sur le vin "alicament" ?
Vous avez sans doute déjà entendu parler de la théorie du « French paradox » -qui contribue depuis pas mal d’années au succès du vin français sur les marchés étrangers, Etats-Unis en tête-, théorie selon laquelle il y aurait un lien entre la consommation quotidienne d’un verre de vin et le faible nombre d’infarctus au sein de la population concernée. Une hypothèse qui revient régulièrement dans les conversations et autres congrès de cardiologues dans le monde, sans que l’ensemble de la communauté scientifique soit tout à fait d’accord sur le sujet.
Le vin a-t-il des propriétés thérapeutiques ? Je lisais il y a quelques jours les résultats d’une récente étude publiée dans le Journal of Agricultural and Food Chemistry selon laquelle le vin aurait aussi des vertus dans la lutte contre les bactéries à l’origine des caries. A consulter également, l’étude parue en août dernier sur le potentiel anti-cancer du vin rouge…
Alors que la mode dans l’industrie alimentaire est aux « alicaments« , ces aliments censés avoir un effet bénéfique sur la santé de ceux qui les consomment -dont l’exemple le plus récent, largement relayé par les médias, est celui du yaourt Essensis de Danone-, je me demande quelle sera la prochaine vertu thérapeutique attribuée à une catégorie d’alcool. Serait-il possible qu’une marque ou un collectif de vins décide un jour de revendiquer de manière ostensible un quelconque bienfait de son produit sur la santé, et place cet axe au coeur de sa stratégie de communication ?
L’année dernière, l’un des leaders de la distribution britannique, Sainsbury, avait lancé, avec succès, son vin « Red Heart », un « healthy wine » australien contenant 30% d’antioxydants en plus par rapport aux vins habituels -et c’est également Sainsbury qui a annoncé cet été le lancement de sa gamme de vins légers en alcool…
J’imagine mal ce type de discours voir le jour en France, loi Evin et politiques de protection de la santé publique oblige -et c’est tant mieux. Mais quid de certains autres pays, moins regardants mais tout aussi concernés par la production de vin et la défense d’une industrie nationale ? Je trouve toujours intéressant d’observer les différents niveaux d’appréciation en la matière, qui dépendent des politiques de chaque pays mais surtout de la manière dont les enjeux culturels, sociaux et économiques influent sur la liberté de discours autour du produit…